Diplômée en arts appliqués et enseignante pendant une trentaine d années, je me décris comme une  « artiste numérique ».

J’ai pu grâce à mes études me former aux différentes techniques et médiums de l’art, être entourée de livres, de peintures et de conversations sur l’art. Les visites de musées faisaient partie intégrante de ma formation et par la suite mon métier de professeur d’arts appliqués m’a permis de pratiquer  et de me former dans de nombreux domaines des arts appliqués.

Mon cheminement.

Avec l’achat de mon Minolta j’ai appris à développer une pellicule, à tirer les photos sur papier et à préparer les réactifs. Je me suis alors mise à prendre beaucoup de clichés et à les tirer à la maison. L’informatique à été pour moi une révélation : j’avais trouvé le médium qui me correspondait et que je pouvais associer à la photographie.  J’ai focalisé toute mon attention sur les opportunités offertes par ce nouvel outil. Cela fait maintenant plus de  quinze ans que Photoshop est devenu mon outil de travail. A Nouméa, la photographie a pris toute sa place dans ma vie créative. J’ai fait de la photo dans tous les domaines : paysages, commandes de portraits, reportages et quantité d’autres choses. Aujourd’hui  toutes ces activités annexes ont cessé et je peux entièrement me consacrer à la créativité. Cela ne s’est pas fait en un jour, le processus a été assez long et j’ai du arrêter l’enseignement pour me consacrer à mon art.

Démarches et influences artistiques.

Mon héritage culturel et historique m’a marqué, ayant eu  vingt ans dans les années 70, années anticonformistes durant lesquelles les femmes se libèrent et les différentes expressions artistiques se débrident et se renouvellent. Sans être féministe militante je reste particulièrement sensible à la situation des femmes dans le monde. Chaque artiste est influencé par son entourage, son environnement, la société ou plutôt par un mélange de ces éléments. De là viennent l’idée et le désir de l’exprimer.

Quand je travaille,  je pense incarner une idée et espère la restituer mais lors du processus de création,  je me rends compte qu’en fait je parle souvent de moi et de choses très enfouies.

Je commence par photographier des modèles, puis je retouche ces photos sur ordinateur. C’est un mélange de photos et de traitement de l’image avec des logiciels de création graphique. Je travaille ensuite les supports en verre synthétique qui correspondent à ma vision. J’essaie d’amener techniquement l’image afin de représenter la dualité – réalité et illusion.

Le portrait est mon thème préféré car je suis passionnée par les visages. Utilisant tour à tour la page blanche ou le visage comme support, je façonne mes portraits à la manière d’un sculpteur : les visages se tordent, se figent,  éclatant le réel,  le dépassant pour ne former qu’un avec la réalité de chacun. De la femme fleur à l’exhibitionniste voilée, je raconte la douleur des femmes à travers le monde dans ma série appelée : «FEMMES ».