OLIVIER DE SAGAZAN Nous sommes tous peu ou prou dans la quête de notre identité. Au gré des vents de la vie, nous nous construisons, cherchons, enfin, nous passons des masques sociaux, en nous reniant parfois. Comme d’autres artistes expressionnistes de la « défiguration », Olivier de Sagazan, lui, envisage cette quête de façon bien plus radicale. Extrême, risquée même. A travers ses performances, notamment « Transfiguration », inaugurée en 2001, il donne à voir en direct cette recherche, qui s’apparente à une sorte de transe du lâcher-prise. Tout peut arriver. L’animalité peut prendre le dessus ; le « duende » cher à Garcia Lorca est aux commandes ; tout peut jaillir, se matérialiser, dans la glaise, que l’artiste répand et modèle sur son visage dans des gestes frénétiques incontrôlés parfois, dans les déchirures de peintures. Derrière lui, des plaques de métal qu’il frappe ou caresse se font l’écho de ses pulsions. Elles se maculent peu à peu des élans créateurs.O.de Sagazan est né au Congo-Brazzaville en 1959. On peut penser que l’animisme, les pratiques rituelles, les croyances africaines l’ont marqué durablement. Certes, il y a quelque chose de primitif, de primordial plutôt, dans cette performance hors du commun. Ses écrits, notamment dans son ouvrage « la violence en art » évoquent d’ailleurs les exorcismes. Il réveille les forces obscures et les extériorise, pour mieux les dompter, dans un élan vital, énergique et libérateur. C’est finalement la difficulté de toute entreprise humaine désireuse de trouver l’équilibre entre Bien et Mal, de percer les mystères de l’inconscient immémorial et collectif. (Olivier de Sagazan est installé à Saint Nazaire. Il expose depuis plus de dix ans dans tous les lieux essentiels de l’expressionnisme, de la galerie Pierre et Marie Vitoux, Paris, à la Galerie Duchoze, Rouen… Demandées partout, ses performances tournent à travers le monde, de Paris à Venise, de l’Inde à la Suisse via Hong Kong… il a aussi collaboré avec Mylène Farmer pour son clip « à l’ombre » fin 2012) 

 

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 Jean-Henri Maisonneuve juillet 2014