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Isabelle Vialle, veilleuse de chair
Par Christian Noorbergen

 

 

 

 

Isabelle Vialle est de la famille des acharnés, celle des grands veilleurs de chair. Il y eut naguère Zoran Music, Paul Rebeyrolle, et Stani Nitkowski, Il y a aujourd’hui Lydie Arickx, Olivier de Sagazan, Fabien Claude, Gérard Alary ou Jean Kiras.

Peut-être la veine la plus vive, et la plus dure, et la plus crue de la création. Art de hauts risques, où la peinture sait brûler ses surfaces, et saccager l’usure des apparences. Chez Isabelle Vialle, comme arrachée au dedans, la peau couvre la toile de pigments en lambeaux, et de graves gestes acérés, gravement blessés, creusent dans le hors-temps de l’art, l’éternelle présence de la mort, et les instants miraculeux de la vie.

Les creux du corps s’ouvrent à tous les dehors, et le cycle vital de ce qui surgit et disparaît vibre au profond de la toile. En lieu d’insondable création, le paysage humain est ici sans fond, et le corps vrillé coule de l’infini du haut vers l’infini du bas. Corps éphémère, passerelle entre deux infinis.

L’espace est vertical, il pleut du sang, de la vie, et de la nuit. Le corps peint, vêtu de signes et de traces, épouse à vif les nœuds furieux de l’univers. Indistingués et fluides, nés d’avant la sommaire distinction d’origine, les corps éblouis d'Isabelle Vialle gardent le plus lointain contact avec la trame la plus intime et la plus enfouie de ce qui unit la terre vivante à la boue charnelle. Chez elle, on passe sans le savoir du corps au vide, et de la peau vive aux ténèbres. Tout fait passage, le corps est une âpre voie vers l’ailleurs des mots, vers les interdits brûlants de l’extase et de l’agonie.

L’œil est un trou d’opacité dans la nuit de l’univers, le corps innombrable est la blessure même de l’humanité, et ses douleurs arrachent la peau du monde. Acculée d’horreur et de beautés fragiles, l’artiste révèle le sublime du corps uni et séparé.

Les silhouettes enfiévrées d’Isabelle Vialle, et leurs doubles en échos, épousent au secret du temps les implacables confins du corps. Inextricable de l’art  et de l’amour.

Peinture de haute tenue, fatale et cruelle.

Isabelle Vialle

texte de Jh Maisonneuve

 

La pénombre engendre l’ombre
Et la stupeur génère la peur

 

La forme naît, des reflets osseux, leur pâleur
Parle aux plus enfouis des replis sombres
De notre être

Crânes inclinés sans regard
Ereintés d’avoir trop vu

Soutenus par l’obscur, hagards,
Etreintes de damnés d’avoir voulu
Tout vivre, condamnés

La douleur comme seul moteur
Solidaires en leur erre de désespérés
Ils se terrent en frayeurs froides
Dans une éternité sans couleurs.

JHM le 23 avril 2012

 

« la part de l’ombre Â» du 18 février au 28 mars, 

une vingtaine de toiles très récentes, intitulées « Douve Â» et fait suite au travail des racines explorées à Thessalonique.

 

Galerie Art aujourd'hui - Paris
Du 18 février - 28 mars , vernissage le 18 février
La part de l'ombre
8 rue Alfred Stevens - 75009 Paris
+33 (0)1 71 37 93 51 - contact@galerie-art-aujourdhui.com

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