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Michel Vautier

 

 

 

La peinture, astre noir et jaillissant

 

            La nuit ne se dissipe jamais, elle enfouie, elle libère, elle retient, elle délivre. Elle est miroir et reflets, elle est un cÅ“ur foré par sa lumière, son sang et son ciment. Dans ce travail, ni raccourci, ni tiédeur, seule l’exigence du corps à corps dans un espace précaire et la grande aventure du temps compté. Peintre de la narration intime, Michel Vautier interroge la forme et les origines de la pensée en mouvement.

Le portrait est tantôt une figure égarée, déchirée, enfiévrée, repliée, morcelée, avalée de l’intérieur, l’expression autoptique d’une stupeur arrêtée au bord extrême de la vie, tantôt un corps surgissant, en marche, en fugue, jeté dans la vie par un pari inconnu à tenir. Michel Vautier saisit le désir à vif, sauvage, dense, labyrinthique, indomptable, sa peinture en est le conte sans fin.

La représentation du paysage est celle d’une nature tout aussi inquiète. Chasse contemplative, les éléments posent nus telles des masses inébranlables qui pourraient à l’instant se dissocier, se disloquer ou se dissoudre. Peut-être un chemin, parfois une silhouette solitaire pour fixer le monde. Michel Vautier montre de loin, montre plus loin, sa peinture est un voyage immobile pour mieux s’enraciner.

Michel Vautier questionne aussi la forme libre, un entre-deux pictural  au geste déroulé, méditatif et circulaire. Structures, magma, fragments, textures, flux, éclats enchevêtrent le rien et le plein, tissent le va-et-vient silencieux du dedans et du dehors. Sa peinture résonne comme une chambre aux mille échos.

 

Muriel Dorembus

Artiste peintre (août 2015)

 

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